Eau secours !
Sur notre planète Terre de plus en plus densément peuplée et surexploitée par Homo sapiens, les rivières sauvages encore naturelles, vivantes, et riches en biodiversité, sont malheureusement devenues une denrée rare.
Il est essentiel de sauvegarder ce patrimoine naturel, et de restaurer la qualité physico-chimique, écologique et hydro-morphologique des cours d’eau malmenés par une artificialisation à outrance et par la pollution.
France
Le Label « site rivières sauvages » (wild rivers site), initiative lancée par l’ONG European Rivers Network et WWF-France, et en cours de traduction et d’extension au niveau européen, a comme principal objectif d’être un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il doit servir à développer à la fois une marque de reconnaissance auprès du public (qualité environnementale), une distinction pour les gestionnaires (Pêcheurs, Parc naturel, etc.) et une valorisation collective d’un territoire d’exception.
De son côté l’Observatoire de la continuité écologique et des usages de l’eau (OCE) met en avant les problèmes liés à la volonté d’effacement d’un certain nombre d’obstacles à l’écoulement sur les rivières française (cf. carte des sites détruits ou menacés). Il considère notamment que « les orientations (des autorités publiques) ne résolvent aucunement le problème prioritaire de l’eau : la pollution, qui n’est pas correctement traitée ni même mesurée avec les bons indicateurs« . Et a publié un article résumant une récente synthèse sur l’évolution des rivières européennes de plaine depuis six millénaires : Des rivières naturelles aux rivières anthropisées en Europe: poids de l’histoire et choix des possibles pour l’avenir (Brown et al 2018).
A lire :
- Pesticides, déchets toxiques, médicaments… : notre eau est menacée (cf. Article de Popeline Chollet et Isabelle Léouffre – Paris Match)
- Pesticides à faibles doses, alerte à l’effet cocktail (Le Monde)
- #AlertePollution : rivières ou sols contaminés, déchets industriels abandonnés… Vous vivez près d’un site pollué ? Alertez-nous (franceinfo: – 04/12/2018)
- #AlertePollution : dans l’Aube, une prison rejette médicaments et matières fécales dans un ruisseau baptisé « la Merdeuse » (franceinfo: – Thomas Baïetto – 6/12/2018)
- Résidus de pesticides dans l’alimentation, l’eau, l’air : quelle règlementation ? (cf. Dossier de l’Association Générations Futures)
- Bilan de la qualité de l’eau au robinet du consommateur vis-à-vis des pesticides en 2014 (Rapport du Ministère des affaires sociales et de la Santé – France)
- La qualité de l’eau se dégrade encore en France (Le Monde)
- L’eau du robinet de près de trois millions de consommateurs est polluée (Le Monde)
- Eau de boisson – Analyses comparées de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille (WWF France – 2011)
- Ressource aquatique Stop à la gabegie ! (UFC – Que choisir)
- Dans les sous-sols de Stocamine, la bombe à retardement alsacienne (Le Monde)
- Ancien site d’expérimentation nucléaire de Moronvilliers : le manque de transparence dénoncé (france bleue)
- Le Projet « Montagne d’Or » et les risques de pollutions en Guyane (Le Monde)
Belgique
Wallonie
l’Artoise (ou Wartoise !?), une rivière franco-belge faisant partie du bassin versant de la Seine et prenant sa source à deux pas de la fameuse abbaye Notre-Dame de Scourmont (cf. bière trappiste de Chimay) constitue, depuis 2016, la première rivière pilote pour la traduction du label français « site rivières sauvages » à l’échelle européenne. La Houille, une autre rivière franco-belge passant par Gedinne, Beauraing et Givet, faisant partie du bassin versant de la Meuse, sera peut-être la prochaine candidate pour décrocher ce beau label.
En ce qui concerne la restauration des cours d’eau, un peu d’espoir… Grâce au programme Saumon-Meuse, mis en place dans les années 1980, le saumon est maintenant de retour dans la Meuse… Il avait totalement disparu vers 1935 ! A voir : CoSMos (pisciculture domaniale d’Erezée), un espace d’information à propos de la restauration du saumon atlantique dans le bassin mosan. Étant donné l’incroyable périple de ce grand poisson migrateur, les dangers qu’il a dus vaincre tant en mer qu’en eau douce, et son comportement instinctif de retour vers son lieu de naissance, tel Ulysse revenant à Ithaque, l’idée est venue d’appeler cet espace consacré au saumon mosan: «CoSMos – L’Odyssée du saumon». Car il s’agit bien d’une véritable Odyssée tellement les dangers à vaincre sont grands et nombreux pour les saumons mosans !
De l’importance de créer du lien entre l’homme et les cours d’eau… Eaux usées, pollutions & inondations…
A lire :
- Enquête sur les égouts : creusons-nous le trou ? (RTBF – Questions à la une – 16/11/2018) Des riverains qui subissent les désagréments d’un réseau mal entretenu / Des riverains qui ont connu un affaissement de terrain suite à un effondrement d’égout / Des riverains qui, ne disposant pas d’égouts, se désolent de rejeter à proximité de leur habitation leurs eaux usées dans un cours d’eau ou en pleine nature.
- La Commission Wallonne d’Etude et de Protection des Sites Souterrains (CWEPSS). Une ASBL dont le but est de protéger l’environnement karstique et souterrain, et qui publie la revue Eco Karst
- Pollution au chantoir de Xhendelesse (Herve) – L’histoire aberrante d’un collecteur d’eaux usées se déversant directement dans le calcaire (Eco Karst n° 108 – Juin 2017 – Spécial eaux souterraines – Georges MICHEL & Francis POLROT- pp 20-22)
- Ville de Herve condamnée pour la pollution du bief de Xhendelesse (La Nouvelle Gazette – 2 juillet 2018 – Y.B.)
- L’hôpital de Mont-Godinne (Yvoir) – Un méga centre hospitalier en eaux… troubles (Eco Karst n° 111 – Mars 2018 – Georges MICHEL – pp 1-5)
- Ruisseau le Sillon et de Martineau – un cas illustrant la pollution d’un affluant de la Dyle dans le bassin versant de l’Escaut (Sillonblog)
- Puits Martineau (inBW) – un cas illustrant la gestion de la protection des eaux de consommation humaine contre les pollutions (Limalblog)
- Ruisseau le Sillon et de Martineau (Inondations) – un cas illustrant la gestion des risques d’inondation (Sillonblog)
- Habiter l’inondable – Penser l’inondation comme une opportunité de projet de territoire en vallée de l’Escaut, en Tournaisis et ailleurs (cf. publication du Contrat de Rivière Escaut-Lys et LociLocal sous la direction de Franck Minette et Sébastien Verleene – 2018)
Bruxelles
Bruxelles bientôt à la pointe du traitement des eaux (cf. article d’Aline Wavreille publié le jeudi 02 août 2018 à 11h29 sur le site de la RTBF). « C’est très surprenant, mais il y a un peu moins de 20 ans, Bruxelles déversait encore ses eaux usées directement dans la Senne, la rivière qui la traverse. Aujourd’hui, la Région de Bruxelles-Capitale se targue de rejoindre le sommet européen en terme de traitement des eaux. Elle est en train de rénover la station d’épuration Sud à Forest. Un chantier qui entre dans sa dernière ligne droite. A la pointe de la technologie, la station Sud traitera début 2019 de manière très fine les eaux bruxelloises pour en retirer par exemple des micro-plastiques. »
« L’objectif à terme, c’est une qualité d’eau de baignade pour la Senne ! »
A découvrir : les Etats Généraux de l’Eau à Bruxelles (EGEB), un mouvement citoyen pour interpeler, proposer, expérimenter, transformer, autonomiser et consolider… Créer ensemble des communautés hydrologiques.
Flandre
Le Sigma Plan développe une série de projets dans le bassin versant de l’Escaut destinés à protéger la Flandre des inondations, et en même temps à améliorer la qualité de l’environnement autour des rivières, pour les rendre plus naturelles. Citons entre autres le projet « Upper Dyle » (Bovendijle) au nord de Louvain (Leuven), et les projets « Hedwige Prosper & Doel Polder » au nord d’Anvers (Antwerpen). Ces derniers permettront de créer le futur « Grenspark Groot-Saeftinghe » en se reliant à la réserve naturelle « Pays inondé de Saeftinghe« (Verdronken Land van Saeftinghe) située en Flandre zélandaise (Pays-Bas). Cette zone de marais salés est la plus grande zone d’eau saumâtre d’Europe occidentale.
Deux commissions intergouvernementales ont été créées afin de gérer de manière intégrée le District Hydrographique International de l’Escaut (DHI Escaut) : (1) la Commission internationale de l’Escaut (CIE) (Internationale Scheldecommissie – ISC) en 1994 et la « Vlaams-Nederlandse Scheldecommissie » (VNS) concernant l’estuaire de l’Escaut en 2008.
Grand-Duché de Luxembourg
A lire :
- Pesticides dans l’eau potable: Un tiers des sources sont polluées au Luxembourg (cf. Article de MF – Luxemburger Wort)
- Luxembourg : l’enjeu de l’approvisionnement en eau (cf. Article de Geneviève Montaigu – Le Quotidien indépendant luxembourgeois)
- Les algues sont de retour au lac de la Haute- Sûre : La baignade et les activités nautiques sont interdites suite à la présence d’algues bleues ou cyanobactéries (cf. Article du 25 juillet 2018 – L’essentiel)
Suisse
A lire :
- L’Association » Sauberes Wasser für alle » (Une eau propre pour tous) a lancer une Initiative populaire fédérale « Pour une eau potable propre et une alimentation saine – Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique «
- Dans les champs romands, la bataille des pesticides (cf. Reportage de Pascaline Minet – Le Temps)
- La Suisse veut permettre une concentration du glyphosate 1200 fois plus élevée (cf. Article de Nathalie Jollien – Le Temps)
Balkans
La Campagne « Save the Blue Heart of Europe« (lancée par un groupement d’ONG dont EuroNatur et RiverWatch) a comme objectif de sauver les rivières sauvages des Balkans menacées par des projets de barrages hydroélectriques. Comme la Vjosa une magnifique et méconnue grande rivière sauvage d’Europe avec son parcours de 270 km, en Grèce (80 km) puis en Albanie, jusqu’à son embouchure en mer Adriatique.
Canada
Un pays encore riche en rivières sauvages… Mais où la gestion de l’eau n’est pas toujours durable (pollutions urbaines, industrielles et agricoles, gigantesques barrages hydroélectriques, pollutions liées aux exploitations extractives à grande échelle d’or, d’hydrocarbures issus de sables bitumineux, de gaz de schiste & Co).
A lire :
- La Coalition Eau Secours ! est un organisme à but non lucratif fondé en 1997 dont la mission est de revendiquer et de promouvoir une gestion responsable de l’eau dans une perspective de santé publique, d’équité, d’accessibilité, de défense collective des droits de la population, d’amélioration des compétences citoyennes et de souveraineté collective sur cette ressource vitale et stratégique.
- La Fondation Rivières est un organisme à but non lucratif dont la mission est d’œuvrer à la préservation, la restauration et la mise en valeur du caractère naturel des rivières du Québec – tout autant que de la qualité de l’eau.
- LES DÉVERSEMENTS INJUSTIFIÉS D’EAUX USÉES : ÇA SUFFIT ! (Fondation Rivières)
- Une autochtone de 13 ans exhorte l’ONU a protéger l’eau (Radio Canada 23/03/2018)
- Trudeau rompt avec les autochtones et environnementalistes (Libération – Aude Massiot – 30/11/2016)
- Liste des 10 rivières sauvages (à courant libre) les plus longues du Canada (WWF-Canada)
- Charting Canada’s troubled waters: Where the danger lies for watersheds across the country (The Globe an Mail – Ivan Semeniuk – Juin 2017)
- Watershed Report – A national assessment of Canada’s freshwater (WWF Canada – 2017)
- Du phosphore en excès dans le sol des rivières (Le Devoir – Alice Zanetta – 3/12/2018)
- We Are The Orca : Des youtubeurs se mobilisent pour protéger les orques au Canada (Zoom Disney Nature – 10/09/2018)
- Mieux comprendre pour mieux protéger les mammifères marins… (Groupe de Recherche et d’Education sur les Mammifères Marins)(GREMM)(Baleines en direct)
- L’hydro-électricité est-elle verte ? (Alliance Romaine)
- Les barrages hydroélectriques, source de gaz à effet de serre (Partage des Eaux)
- Retrouver nos rivières cachées (cf. article de Marine Corniou – Québec Science) au sujet du projet Bleue Montréal initié par WWF-Canada visant à ramener l’eau au cœur du paysage urbain, en exhumant des ruisseaux enfouis depuis plus de 100 ans (inspiré par les travaux de Valérie Mahaut, spécialiste du concept des nouvelles rivières urbaines)
- Un pesticide dangereux détecté dans l’eau potable de millions de canadiens (équiterre)
- Faut-il avoir peur… de l’atrazine ? (L’actualité)
- Au Canada, des milliers d’autochtones n’ont toujours pas l’eau potable chez eux (Slate – Camille Jourdan – 20 octobre 2018)
Nouvelle-Zélande
The health of New Zealand’s rivers and lakes is undeniably a controversial and divisive subject.
A lire :
- En Nouvelle-Zélande, un fleuve (Whanganui) vient d’être reconnu comme une personne (Sciences et Avenir / AFP – 17.03.2017)
- Le fleuve Whanganui est juridiquement reconnu comme un être vivant unique (wikipedia)
- Whanganui River Maori Trust Board (…)
- Il était une fois… les tribus maories (LePetitJournal.com – Marion Gabrié – 26/07/2018)
- Special report: how polluted are New Zealand’s rivers ? (Newshub – Tony Wright – 27/02/2017)
- Drinking river water – Tourism NZ puts visitors at risk (The Daily Blog – Frank Macskasy – 16/07/2017)
- Will you Do Something for Drinkable Rivers ? (Drinkable Rivers – a Michael Mayell initiative)
- L’eau, « or bleu » de la Nouvelle-Zélande ? (Partage des eaux)
Monde / Nations Unies
L’organisation « International Rivers » est au coeur des luttes pour la protection des rivières et des droits des communautés qui en dépendent, essentiellement en Amérique latine, en Asie et en Afrique.
Pour l’ONU, l’eau est au cœur du développement durable et est essentielle à la survie de l’humanité.
Le 1er janvier 2016, les 17 Objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l’horizon 2030 – adopté par les dirigeants du monde en septembre 2015 lors d’un Sommet historique des Nations Unies (ONU) – sont entrés en vigueur. L’objectif 6 vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
En Belgique, c’est le Bureau fédéral du Plan qui est en charge du suivi de ces objectifs, via quelques indicateurs chiffrés :
- Objectif n° 6 / Eau propre et assainissement : seul un indicateur qualitatif est mis en avant par les autorités belges : nitrates dans les eaux de rivière … Et il n’y a plus de données depuis 2012 !
- Objectif n° 14 / Vie aquatique : il ne concerne pas les eaux douces…
- Objectif n° 15 / Vie terrestre : aucun indicateur n’est suivi par les autorités belges pour les eaux douces… Et l’indicateur populations d’oiseaux des champs montre une inquiétante dégradation !
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